• L’agriculture du Nord, victime de l’OMC ?

    Lors de son dernier sommet à Hong-Kong en décembre 2005, l’Organisation Mondiale du Commerce a décidé de supprimer toute forme de soutien à l’exportation des pays riches d’ici 2014. La mort de nombreux agriculteurs européens ?

     Cette échéance correspond aussi à la date butoir de la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union Européenne. Celle-ci représente 45 % du budget européen et garantit aux agriculteurs des subsides conséquents alors que leur poids économique et démographique est de moins en moins important. Par exemple en Belgique, l’agriculture occupe moins de 3% de la population active répartis dans 41000 exploitations agricoles.

    Une fois l’accord de la PAC arrivé à terme, il y a peu de chances que des subsides aussi importants accompagnent à nouveau les agriculteurs européens.  2014 sonnera-t-il dès lors le glas pour nombre d’entre eux ?

    Certes, les subsides soutiennent beaucoup de productions agricoles. Dans un environnement totalement libéralisé, 250 000 des 400 000 entreprises agricoles s’effondreraient. Cependant, la panique n’est pas encore de mise dans la ferme européenne.

    D’abord, le délai est suffisamment long pour permettre aux pays du Nord de réorienter leurs politiques de subsides. De cette libéralisation, les Etats peuvent espérer de moindres dépenses. Ils pourraient réinvestir cet argent dans la recherche et développement d’autres activités dans lesquelles les agriculteurs en rade s’impliqueraient.

    Ensuite, les subsides supprimés sont ceux à l’exportation, considérés comme distordant le marché (mais si on applique la logique libérale jusqu’au bout, tous les subsides distordent le marché). D’autres formes d’aides, couplées ou non aux quantités produites ou au prix de l’année seront tolérées jusqu’à un certain plafond. Par ailleurs, la haute technologie développée au Nord rendra toujours la production agricole compétitive face à la faible mécanisation du Sud.

    Ainsi, si l’absence de subventions ne garantit à personne un avenir meilleur, la décision de l’OMC  oriente en tout cas la politique agricole mondiale vers une logique de marchés devenus impossibles à protéger. Avec au décompte final, des déconvenues annoncées, tant pour les producteurs des pays pauvres que pour les agriculteurs du Nord ?


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